dimanche 16 octobre 2016

Update Octobre #1


La part des flammes de Gaëlle Nohant
* Gaëlle Nohant relate le drame que fut l'incendie du bazar de la charité qui a tué près de cent personnes au printemps 1897, dont la Duchesse d'Alençon, petite soeur de l'Impératrice Sissi. Elle choisit de suivre deux jeunes femmes, Violaine de Raezal et Constance d'Estingel, qui elles aussi participent au bazar, au stand de la Duchesse d'Alençon.
* Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je pensais que nous aurions droit à une forme de récit pré-incendie, où finalement la tragédie ne serait qu'une conclusion au roman. J'ai été très surprise de constater que finalement, le drame arrive tôt et qu'il est l'élément central d'une histoire qui tente de comprendre commet un évènement fait et défait les liens qui unissent les êtres entre eux. 
* J'ai de suite eu de l'affection pour les personnages de Violaine et Constante, vraiment pas gâté par les dieux de la famille: la première, veuve depuis peu, est détesté de ses beaux-enfants (des vrais horreurs ces deux là) et est le sujet de rumeurs malfaisantes qui la tiennent à l'écart de la bonne société; la deuxième, une jeune femme de fort caractère est doté d'une mère superficielle et égoïste qui ne cherche qu'à se débarrasser d'elle. C'est donc le hasard qui les réunit aux côtés de la Duchesse d'Alençon. 
* J'ai adoré ce drame historique, sa construction, ses personnages, je m'y suis presque immédiatement sentie à mon aise. Dès les premiers mots, je me suis sentie absorbée et concernée par le destin de ces hommes et de ces femmes aspirés malgré eux dans l'enfer des flammes.
* Si je dois émettre quelques remarques mineures, je mettrais un doute sur la résolution d'une des intrigues du roman concernant Constance dans la deuxième partie du roman que j'ai trouvé un peu facile, presque grossière en comparaison de l'ensemble de l'histoire toute en finesse et en intelligence. Je n'ai pas non plus été convaincu par le style de Gaëlle Nohant, objectivement je n'ai rien à lui reprocher, mais personnellement son écriture n'a pas su atteindre mon petit coeur tout mou ... J'ai eu le sentiment que l'auteure tentait d'imiter un style 19e ça m'a un peu dérangé.

18/20.

Une page d'amour de Emile Zola 
* C'est l'histoire d'Hélène Grandjean qui tombe passionnément amoureuse du Docteur Deberle. Hélène est veuve, elle a perdu son mari quelques années auparavant, elle s'occupe de sa fille Jeanne qui a une santé fragile. C'est d'ailleurs à l'occasion d'une crise nerveuse de la petite qu'elle fait appel au docteur. Leur passion est contrarié par le caractère complexe, jaloux et possessif de Jeanne.
* le huitième tome de la série des Rougon-Macquart est un peu l'exception entre le déprimant Assommoir et le doux-amer Nana, une vrai parenthèse d'amour qui change radicalement de ce à quoi Zola nous a habitué ! Enfin, en apparence en tout cas, puisqu'on retrouve tout de même les petites remarques cyniques et la cruauté des autres romans, mais sous une autre forme.
* J'ai bien sur adoré ce tome ! Il décrit si bien  les choses, il en parle avec tellement de précision et de justesse ! Jeanne est une petite fille de onze ans, mais elle est si cruelle, et en même temps comment lui en vouloir ? Elle aime sa mère et ne veux pas la partager. Le roman est à huit clos, on ne sors pas du quartier de Passy, on regarde le monde à travers les yeux d'Hélène, une femme courageuse et droite, qui se lance à corps perdu dans sa relation avec le docteur Deberle.
* Le bémol que j'aimerais opposé à ce roman c'est la vision un peu trop pessimiste et radicale de Zola: Hélène doit choisir entre une vie grise et ennuyeuse, sans surprise mais sans drame, et une vie de passion qui peut engendrer les plus belles choses comme les pires. Il ne propose pas du tout d'entre-deux et c'est bien dommage!

15/20.

The Shock of the Fall de Nathan Filer (lecture VO) 
* L'histoire est raconté par Matthew qui tente de reconstruire le deuil de son grand frère Simon et les conséquences de sa mort. C'est un roman sur la maladie mentale et le deuil, l'amour et le pardon.
* Je ne veux pas trop en dire sur le sujet du roman, je pense que ça fait partit de ce genre de lecture qu'on doit faire à l'aveugle, sans trop savoir où on met les pieds. Ce n'est pas un livre particulièrement joyeux et léger, ici, on traite de sujet douloureux et sensibles.
* Matthew est très attachant, même si parfois il m'énervait un peu (il avait ce côté "ado-rebelle" "fuck society" qui m'agace), mais ce qui m'a plu par dessus tout c'est le traitement de la maladie. Souvent dans les romans qui traite de ce genre de sujet, on a l'impression que les personnages sont définis par leur maladie, que c'est leur caractéristique première. Dans The Shock of the Fall, ce n'est pas du tout le cas, on comprend que certains personnages souffrent de troubles mentaux et/ou physiques mais ils ne sont jamais définis par elles, ce sont avant tout des personnes avant d'être des malades.
* J'ai également apprécié les changements de typographies et les dessins, j'a trouvé que ces détails ajoutaient réellement quelque chose à la compréhension de l'intrigue et que ce n'était pas simplement une coquetterie de l'auteur.
* En réalité, si je n'ai pas eu de coup de coeur, c'est peut-être parce que j'ai eu l'impression de lire  quelque chose d'assez plat. Ne vous méprenez pas, j'ai été ému, j'ai aimé les personnages et l'intrigue, mais il m'a manqué cette petite étincelle qui rend une histoire un peu plus originale, un peu plus forte. J'ai tendance à voir ça comme un peu de magie et malgré la qualité du roman, il manque, à mon sens un peu de magie.

15/20

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