Ces deux dernières semaines étaient riches en nouveauté puisque j'ai enfin commencé mes cours en Master. Je n'arrive pas à croire que je suis déjà à BAC+4, j'ai l'impression qu'hier encore j'étais en terminale à bosser sur mes dossiers d'histoire de l'art et en prise à mes déprimes adolescentes ! Pour l'instant mes cours se passent bien, j'essaye tant bien que mal de ne pas prendre de retard et de travailler sur mon mémoire (= passer des heures à BU à lire des essais). Pour l'instant j'arrive à gérer le stress et les devoirs mais je pense que tout va se compliquer quand je devrais chercher un stage pour mon deuxième semestre...
L'été avant la guerre de Helen Simonson :
* L'histoire suit Béatrice, une professeur de latin lorsqu'elle débarque dans le village de Rye, Sussex sur la recommandation d'Agatha Kent, figure influente et hôtesse hors pair. Béatrice devra faire face aux rumeurs et mauvais esprits d'une partie de la ville ainsi qu'à ses sentiments naissants pour le neveu de sa chaperonne, Hugh, futur chirurgien appelé sur le terrain.
* J'ai adoré l'atmosphère du roman, ça me rappelait Downton Abbey ou Jane Austen puisque l'histoire avait pour cadre la campagne anglaise et s'intéressait surtout aux relations entre les personnages de Rye. Même si la Guerre jète son ombre sur la ville, elle n'apparait qu'à la toute fin, laissant le reste du roman dans une sorte de bulle fleurie.
* J'ai trouvé cette quatrième et dernière partie peu nécessaire car ce qui, à mon sens, donnait son sel au roman était la vision de la guerre depuis cette petite bulle protégé des combats et seulement touché de façon indirecte (réfugiés, enrôlement des hommes, parades militaires...). J'ai trouvé intéressant de montrer ce point de vue finalement beaucoup plus commun, beaucoup plus proche de nous, d'actualité. Les passages de descriptions de tranchés et de combats m'ont semblé à côté de la plaque et comme venant briser l'harmonie de l'intrigue. J'aimais cet aspect critique et presque cynique de la vie de petits bourgeois empêtrés dans leurs problèmes de campagne et parfois touchés au coeur par l'Histoire.
* Le sujet principal reste la romance entre Béatrice et Hugh, mais elle est traversé par d'autres choses tel qu'une réflexion sur les classes sociales ou le droit des femmes. Ce dernier sujet était particulièrement bien traité dans le roman, c'est incroyable de voir qu'il y a seulement un siècle les femmes étaient vue comme de simples ventres procréateur ! Toutefois je tiens à préciser que ce n'est pas un roman proprement féministe, ces sujets reste largement secondaires. C'est un roman très classique dans sa façon de traiter les sujets, même sensibles, et en cela parfaitement agréable à lire.
15/20
Les Adieux à la Reine de Chantal Thomas :
* L'auteure s'intéresse au point de vue de Agathe-Sidonie Laborde, lectrice de Marie-Antoinette, lors de ses derniers jours à Versailles. Ce court roman de 240 pages retrace les 14, 15 et 16 Juillet 1789, à partir de la prise de bastille jusqu'à la fuite de la cour.
* J'avais vu le film avec Léa Seydoux et Diane Kruger parut en 2012 et lorsque j'ai vu le livre dans la bibliothèque de mes parents j'ai sauté sur l'occasion de parfaire mes connaissances en histoire. Au printemps dernier j'avais savouré ma lecture de la biographie de Marie-Antoinette par Stefan Zweig et depuis avait eu envie d'en apprendre plus sur ce moment de notre Histoire.
* Chantal Thomas a une écriture très fine, un peu comme de la dentelle, très délicate. J'ai même noté quelques citations (c'est plutôt rare, je n'y fait forcément attention). Malgré les évènements terribles qui sont raconté, j'ai ressentit beaucoup de douceur et une vrai affection pour ses personnages. Marie-Antoinette est une femme fascinante et incroyablement complexe, c'est d'autant plus visible qu'on la voit à travers les yeux d'un témoin silencieux, qui est finalement très proche de nous: elle est une observatrice passive du drame inévitable. C'est passionnant car elle entre dans l'intimité de la Reine et on s'y sent comme des intrus qui regarde par le trou de la serrure...
* L'intrigue n'est pas incroyable, on s'attend à tout puisqu'on connait la finalité du roman, que Laborde survit, que Marie-Antoinette meurt. Mais tout l'intérêt réside dans la description de l'atmosphère de la cour de Versailles dans ce moment crucial. Thomas parle si bien de l'égarement des courtisans livrés à eux-mêmes, en proie au doute et à la panique. J'aime sa façon de personnifier des sentiments et des idées pour montrer que ce sont plus que des vents passager mais quelque chose de compact, de solide, que chacun peut sentir et toucher.
* Le seul petit défaut que j'aimerais signaler qui ne me fait passer la barre du coup de coeur c'est peut-être que je n'ai peut-être pas été assez émue. Je sais qu'on ne peut pas toujours être ému, mais j'aurais aimé ressentir plus.
17/20.
Retour à Little Wing de Nickolas Butler :
* Quatres amis d'enfance, Lee la superstar de country, Ronny ex-star de rodéo, Kip le business man et Hank le fermier, se retrouvent constamment attiré vers la ville de leur enfance, celle qui a vu naître leur amitié: Little Wing.
* Je vais commencer par le point négatif du roman; selon moi il y a trop de récit au passé. En théorie ça ne me dérange pas, puisque le principe même du roman est de montrer l'attachement à un lieu par le souvenir. Mais ce qui me pose "problème" c'est que en conséquence tout les moments décrits sont presque bâclés, racontés à la va-vite, truffés de parenthèses souvenirs, j'avais toujours le sentiment d'être dans un train sans arrêt ! Je n'avais jamais le temps de m'imprégner d'une ambiance, de jauger les relations entre les personnages qu'on passait déjà à autre chose.
* Par contre, ce que réussit très bien à faire l'auteur c'est de nous transmettre son amour du Wisconsin. J'ai vraiment eu le sentiment de visiter la région, j'avais en permanence la bande-son country et blues derrière le texte. C'est un peu une lecture "spécial automne" avec les champs de blé, une belle histoire d'amitié et ce côté typiquement américain.
14/20